Pensées
Au bord de l'étang, mes pensées se marient aux tiennes
Faufilant à travers l'onde claire que le soleil colore.
Le martin pêcheur de son vol bleuté fend l'air quoi qu'il advienne,
Et le roseau feuillu fléchit à l'approche de l'aurore.
Le vent s'est réveillé venant de l'ouest, indécis et impalpable,
Ammenant de l'océan cette iode qui me manque,
Les souffrances de ton coeur d'une amitié inviolable,
La pluie s'est réveillée elle aussi de son incolore encre.
Les gouttelettes d'eau une à une caressent mon visage
Que le temps a durci, que l'attente a embelli,
Et sur l'eau viennent mourir délivrant tes messages
Ces perles de trendresse qu'avec amour je lis.
La nuit est tombée douce et ennivrante,
Et dans l'étang éclairé de tes pensées lointaines,
Seule la grenouille chante de cette palpitante attente,
De ces moments de peine où l'amitié est reine.
Juan
Nos chemins
Paroles insensées et rires étouffés de notre passion ardente,
Emmenés par le vent au delà des monts, dessinent sur le ciel océan
La symphonie fragile de nos pensées exaltantes
Nous emmenant toit et moi dans un joyeux carillonnement.
Promenades aux coeurs battants et nos mains entrelacées,
Nos pas sur le sable de nos chemins parallèles
Que seule la vague ondulante pourra effacer
Et emmener ce secret. Dieu que la vie est belle !
Regards languissants et soupirs de velours,
Nos corps se confondent sans même se toucher
Quand nos ombres s'embrassaient au coucher du jour,
Rappelle toi c'était hier, c'était encore demain, à la Romeraie.
De l'aube à l'aurore se perdent à l'infini nos ombres amoureuses,
Le soleil comme réveil et la lune pour sommeil.
Rentre ma belle, suis la robe de Beltégueuse,
Ta route est au bout et les étoiles sur toi veillent.
Puis le jour se lève insouciant de ton départ,
L'oisillon frileux déjà pleure ton absence,
Et moi sur le banc assis, je remercie le hasard
Pour hier et aujourd'hui et pour demain de ta nouvelle présence.
Juan
Mon espérance
Terre andalouse aux vertes prairies où j'aurai du naître,
Chemins ensoleillés bordés d'orangers où jeune fille elle courrait,
Ma vie n'a été qu'une toile d'araignée croyant à chaque fois voir apparaître
Cette demoiselle espagnole au coeur tendre qui riait.
Au pied de la source chantonnante, ce matin dans mon esprit j'ai façonné
Cette idée d'impertinente demande ou bien saines pensées.
Seigneur, vivre ainsi me l'aviez-vous ordonné,
Infiltrer dans l'eau claire pour elle ma flamme, serait-ce vous blesser ?
Arrosant ces terres fertiles de mes pensées bardées,
Je sillonne ton royaume, terre de mes ancêtres, de chemins amoureux,
Attendant impatiemment le son de cette verité fardée
Qui mène au désespoir ces amants langoureux.
Mon coeur est aux abois, mon espérance d'or,
Et sans doute dans cette vie n'étions nous pas tout à fait seuls.
Quand nous serons aux cieux, de ta main me feras-tu signe à l'aurore,
Oh ma belle, te perdre de nouveau serait mon linceul.
Juan
Moi ton galérien
Montre-moi ce soleil doux qui illumine tes yeux
Où les étoiles gentiment viennent dormir tous les soirs,
Arrosant tes pupilles amoureuses d'un éclat soyeux
Et caressant tes paupières où la tendresse vient boire.
Tu es l'étoile qui a toujours manqué à mon triste ciel,
Celle dont les couleurs d'espérance pouvaient soigner mes rêves endoloris,
Quand je marchais dans ces sentiers perdus admirant ce firmament de miel,
Te cherchant désespérément par-delà les fougères et les taillis.
Puis le malheur nous a séparé emmenant mon âme meurtrie,
Sur des galères immenses, cadeau d'une trompeuse justice
Où la vie se perd d'un coup de dé, moi qui me croyait à l'abri
De ne jamais te perdre dans ce monde fait d'abysses.
Par-delà les terribles vagues à la rame, pour toi mon amour, chantant
A la force des bras j'aurai mu cet immense sentiment,
Résistant aux coups de fouet brulant dans cet enfer flottant,
Et seul Dieu pouvait voir que j'étais ton galérien amant.
Eclaire le ciel ma belle de ton plus bel éclat aux sons des tambours battant,
Entre vents par ces mers démontées et usant les rames de Kauri,
Je chanterai à en perdre voix le refrain de te retrouver gaiement,
Durant ces années enchainées où mes pensées volaient dans le ciel comme des colibris.
Juan
Ma mongolienne
Toi ma belle que la nature a doté d' yeux en amandes,
Ton sourire d'ange m'est offert comme une offrande.
Tes doigts courts caressent mon visage sans délicatesse,
Ma peau rougit, je ne dis rien, tu me souries et tu me blesses.
Tu parles au vent qui passe et deux mots à l'oreille tu lui murmures,
Il enveloppe ton corps mi-achevé et ton âme pûre,
Tes cheveux forment des vagues et moi seul sait qu'il t'a répondu,
Ton sourire coloré monte vers le ciel et les nues.
Papillon du printemps sur ton nez se posant que ton éclat de rire fait envoler,
Emmène avec lui le souvenir d'une vie volée.
Gens qui nous entourent aux regards moqueurs, j'efface leurs rires
Et leurs sarcasmes de te faire souffrir,
Avant qu'ils ne te touchent, blessent ton regard et te fassent mal,
Leur machoire n'est que clous et leur esprit animal.
Viens ma belle, je te montrerai le chemin que nous emprunterons ensemble,
Moi seul peut t'aimer comme tu m'aimes car je te ressemble.
Juan
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