Moi ton galérien
Montre-moi ce soleil doux qui illumine tes yeux
Où les étoiles gentiment viennent dormir tous les soirs,
Arrosant tes pupilles amoureuses d'un éclat soyeux
Et caressant tes paupières où la tendresse vient boire.
Tu es l'étoile qui a toujours manqué à mon triste ciel,
Celle dont les couleurs d'espérance pouvaient soigner mes rêves endoloris,
Quand je marchais dans ces sentiers perdus admirant ce firmament de miel,
Te cherchant désespérément par-delà les fougères et les taillis.
Puis le malheur nous a séparé emmenant mon âme meurtrie,
Sur des galères immenses, cadeau d'une trompeuse justice
Où la vie se perd d'un coup de dé, moi qui me croyait à l'abri
De ne jamais te perdre dans ce monde fait d'abysses.
Par-delà les terribles vagues à la rame, pour toi mon amour, chantant
A la force des bras j'aurai mu cet immense sentiment,
Résistant aux coups de fouet brulant dans cet enfer flottant,
Et seul Dieu pouvait voir que j'étais ton galérien amant.
Eclaire le ciel ma belle de ton plus bel éclat aux sons des tambours battant,
Entre vents par ces mers démontées et usant les rames de Kauri,
Je chanterai à en perdre voix le refrain de te retrouver gaiement,
Durant ces années enchainées où mes pensées volaient dans le ciel comme des colibris.
Juan