Ma sirène
Assis sur le rocher des voeux surplombant les vagues bleutées
Je t'attendais impatient les cheveux aux vents, le regard vers l'horizon,
Et les mouettes dans leurs danses lentes de leurs ailes mouchetées
Paraissaient annoncer une fête venue des océans.
L'onde marine de ses écumes éphèmères s'agitait violemment
Martelant la roche de ses lames éclatantes, faisant naître inlassablement
Des notes ruisselantes de couleurs et de sons différents
Dans une valse arc en ciel qui me berçait langoureusement.
Les nuages rougeâtres ont embrassé l'horizon mythique
Entrainant dans leur marche lente le soleil doré,
Trainant ses pieds lumineux et attendant dans son écliptique
L'arrivée de celle que j'attendais, mon amour adoré.
Puis sortie de l'onde bleutée, tu es apparue ma blonde sirène
De ta robe étincelante, de ton coprs écaillé, et me tendant la main,
Tu as murmuré des mots tendres de ta voix sereine.
Et moi qui impatiemment t'attendais, du rocher j'ai plongé pour te saisir la main.
Juan
Ma forêt bienfaisante
Sur le chemin fleuri qui méne à la forêt
Mon coeur palpite déjà d'un bonheur intense,
Et les oiseaux curieux, de leur nid s'arrêtent de piailler
Me regardant passer heureux comme un prince.
Voilà la lisière discrète et tendre, vêtue de silènes,
Chatouillant les pieds mousseux des chênes dorés,
Belle comme une demoiselle, fière comme une reine
M'ouvrant ses bras imaginaires aux senteurs de centaurée.
A mon passage les faons chuchotent de leurs voix de velours,
Ce jour qui se lève reposé de sa nuit printanière,
Et sous mes pas discrets les brindilles soupirent des mots d'amour
Que j'entend chaque jour aux premières lumières.
Puis le silence s'empare de mon âme, me mariant à son coeur
Lui offrant mes prières aux paroles de miel,
Que les abeilles aux ailes d'argent viennent goûter à toute heure
Entre lumière et ombre, entre terre et ciel.
Juan
Liberté
Où es-tu ma liberté aux ailes sans frontières
Qui vole les bras ouverts dans un ciel limpide,
Regardant le monde dans sa cruauté meurtrière
Où le mal brûle le bien de sa lave acide.
On ose peu à peu détruire ton nom sacré dans ce monde déchaîné,
Et tes chemins sans barrières disparaissent lentement
Effaçant l'espoir et la lumière des mains enchaînées,
Qui perdent leurs ongles et chantent leur détresse en pleurant.
Où es-tu ma liberté aux couleurs universelles,
Au chant clair aux immenses mains tendues,
Que tu sais si bien offrir de ta voix fragile
Quand d'autres la bafouent pour une voie sans issue.
Priez mes braves à ce bonheur qui péniblement s'envole
De ses ailes déplumées dans ce ciel qui nous couvre,
Et ne venez point me dire demain en pleurant ou en farandole
Que votre liberté disparait dans les ténèbres des douves.
juan
Les mimis
J'avais le coeur bien lourd en ce jour de printemps,
Et mon âme déchirée de te savoir si loin.
Le temps nous sépare sans se soucier un instant
De cet amour enfoui dont nous prenons soin.
Puis ce matin un rayon de soleil est entré, discret et accueillant,
Réchauffant mes veines glacées et mon esprit en détresse.
Il a suffit que tu m'écrives et déjà je me sens plus vaillant,
Le temps n'est plus le temps et je deviens prouesse.
Merci de ces deux syllabes qui ont égayé cette journée,
De ces mots magiques qui effacent le gris de la vie,
De ces lettres animées qui raniment les pensées fanées
Et qui me font rêver dans ce voyage qui nous lie.
Noyant mon esprit d'une palette de couleurs enivrantes,
Tes mimis ont le gout du miel et la douceur de l'été
Dont je savoure ses caresses languissantes,
M'emmenant les yeux fermés dans une immense gaité.
Juan
Les écureuils
Te rappelles-tu ma belle de ces moments arc-en-ciel
Quand nos mains tremblotantes comme des feuilles,
Imaginaient des paysages illuminant le ciel
Où nous partions les yeux fermés comme deux jeunes écureuils.
L'air était doux et l'herbe du pré sentait bon
Chatouillant de ses doigts tendres nos jeunes corps indécis,
Le temps nous semblait beau et long,
Ne rêvions-nous pas déjà de gestes plus précis.
Puis les jours ont grandi et nous aussi,
Montrant à la vie que toujours nous serions deux
Par de -là les monts par de-là les eaux, et le messie,
De sa main d'amour exauça nos voeux.
A travers le temps et les vents de cet amour doux je t'aime,
Nos cheveux sont devenus blancs et toujours comme un lion,
Notre amour est coloré comme la sève du frêne,
Te rappelles-tu ma belle quand écureuils nous étions.
Juan
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