La rose et le prisonnier
Bouture tu étais, que ma main à l'aurore avait plantée
Entre ces murs par les larmes impreignés,
Et la gorge nouée de sanglots ettoufés,
J'attendais ta première fleur en oubliant les années.
De sa clarté chatoyante le jour se lève me caressant les paupières collées,
Et mon premier soupir est pour toi qui pousse lentement,
Dans ce pot de grès fêlé que patiémment j'avais recolé,
Sans savoir qu'un jour tu y grandirais gentiment.
Le temps a passé, où comme deux gouttes d'eau les jours se ressemblent et se délabrent,
Et ta première fleur est sortie aux nervures transparentes et sages,
Décue de ne point avoir grandie sous un soleil tamisé par la ramure des arbres,
Et le soir arrivant, lisant Rimbaud je m'endors de cette belle image.
Ma rose aux pétales de douceur veloutée,
Egaye ma vie emmurée aux barreaux d'acier,
Que sur la fenêtre posée, le soleil d'été
De ses rayons discrets, caresse d'une douceur orangée.
Juan
La lune et l'étang
Quand la lune survole l'étang aux roseaux pliant sous la rosée,
Ses rayons vagabonds ricochent sur l'onde comme un galet plat
Formant des vaguelettes dansantes de lumières tamisées,
Et allant mourir sur la berge en s'accordant sur le la.
Les étoiles jalouses viennent une à une à leur tour de leur pas nonchalant
Faire partie de cette fête, et assis sur la berge à l'herbe humide
Je finis par m'allonger, regardant d'un oeil d'enfant
Ces scintillements discrètement naissant dans cette toile livide.
Ah, ma voute céleste ! Tes étoiles tels des flocons de neige
Miraculeusement parsemés, me tiennent en haleine permanente,
Et leur beauté scintillante accompagne ce florilège
Apprenant la lune à danser dans ses sorties amusantes.
Puis la lune s'étire, grandissant, frolant l'étoile du berger,
Et fermant les paupières lourdes à ses amies scintillantes.
Elle peint l'étang serein de sa douce clarté cuivrée
Me laissant rêveur dans cette nuit calme et odorante.
Juan
La Colline
Ma colline, ruisseau d'argent, toi qui chatouille les pieds de ma maison
Ta complainte ondulante berce mes jours heureux,
Et les rois mages de leur robe d'or et de diamants
S'empreignent de ta fraicheur pour leur voyage le long des cieux.
Doux compagnon, le héron honore tes scintillants reflets
Que l'ombre et la lumière par milles formes coloriées,
Piègeront la jeune ablette qui lui servira de met,
Te remerciant et caressant ta robe de ses ailes cendrées.
Colline mon ruisseau, filet d'eau et de vie, ta peau est un murmure
De notes cristallines que du soir au matin je savoure en rêvant,
Et ton chemin est le mien dans cette vie qui nous entoure
Par de là les peines jusqu'à la fin des temps
La nuit est arrivée à pas feutrés, le soleil admirant ta berge fleurie
Projette sur ta robe argentée son dernier rayon orangé,
Et le vent doux qui te connait, écarte le feuillage endormi
Habillant ton onde de la grande ourse partant voyager.
Juan
Joie et tristesse
Tu es douce de sentiments et je m'enivre d'eux
Quand le chagrin me prend de ces amours différents.
Amours partagés, amours souffrants, mon coeur est à vous deux,
La vie est belle, la vie est cruelle quand elle nous surprend.
Oh joies et tristesses ! mon coeur est bleu, mon coeur est prouesse,
Mon âme s'embellit et se déchire d'amours différentes,
De vie douce et de détresse
Quand le jour se couche au chant de la lune rayonnante.
Ton âme est sensible ma douce, et tes phrases alliance
Colorent mon existence de tableaux magnifiques,
Où le jour et la nuit se marient dans un doux silence
T'aimant chaque jour d'avantage de mon amour lyrique.
Oh mon amie lointaine, mon amour interdit !
Tu es cascade de tendresse et de paroles demi osées
Qui brillent et dansent dans mon esprit
Comme une rivière d'étoiles dans un ciel d'été.
Que la vie est belle, de vous deux épris
Je me sens fort, je me sens faible,
Dans ce voyage doux où nous sommes meurtris
Jusqu'à la fin des jours vous serez mes belles.
Juan
Hier et demain
J'ai l'âme poétique sans jamais faire de faux pas
Regardant les étoiles en pensant à demain.
Mais est-il vrai que dans la vie deux jours n'existent pas ?
Seul aujourd'hui compte, alors oublions hier et demain.
J'ai tiré un fil de ma pensée à la tienne,
Invisible et résistant comme le temps millénaire,
Et la lune le fait briller dans ses nuits saturnienne
Où se mélangent tendresse et passion... Incompréhension, triste adversaire...
Demain, tu n'existes pas et j'ai besoin de toi,
Hier aussi, je l'avais effacé et il me revient
Aux souvenirs bleutés et de ses nuits aux abois.
Triste vie et douce espérance à l'attente sans fin...
Deux jours n'existent pas, aujourd'hui et demain,
Soyons raisonnables, bénissons le temps présent.
Deux jours que je m'efforce de gommer en vain,
Ma plume est à toi de ces mots rassurant.
Juan
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