La brindille
Le printemps t'apportait ses bourgeons à la peau tendre
Appelant ta sève qui d'un profond sommeil l'a réveillé,
Dans les profondeurs de cette terre entre source et ambre
Que tes racines cotoyaient dans un obscurité mouillée.
Tes feuilles souples apparurent par dizaines par centaines,
Grandissant et se fortifiant au soleil d'été, qui de là haut perché
De son éclat royal, les coloriait les transformant en reines,
Reines d'ombre et de fraicheur que j'avais su apprécier.
Te rappelles-tu de la pluie d'automne fraîche et fumante
Ruisselant sur ton corps et otant la mousse verdâtre ?
Les chenilles à la vie éphémère et aux mandibules bruyantes,
Qui déshabillaient ton corps en ces jours noirâtres.
Puis l'hiver est arrivé, impitoyable de son vent et de son gel,
De sa main brisante, se souciant peu de ton corps fragile
Te jetant à terre toi la branche aux couleurs miel,
Et te brisant l'échine pour te rendre humble brindille.
Te voilà flottant dans les tourbillons fous du ruisseau,
Toi qui a connu la hauteur et les grands vents
Quand ton corps se balançait aux piaillements des moineaux,
Quand leurs doigts fragiles t'agrippaient fermement.
Flotte ma brindille à travers les ondes du ruisseau,
Te faufilant de ta taille menue à travers souches entravées
Vers d'autres aventures, d'autres ondes que ce simple cours d'eau
Où la mer t'attend de son bleu ciel et de ses bras tendres pour t'enlacer.
Juan
Immortel amour
Pensées uniques aux idées folles qui effleurent nos esprits,
Par nos mains réunies nous marchons sur cette plage espagnole,
Et le vent notre allié, témoin de notre amour qui grandit
Nous entraîne au pied des vagues comme une farandole.
Que nos pas sur le sable se marient sans laisser de trace,
Que toi et moi vivions une éternité cet amour secret
Reflétant sur le ciel les montagnes et les glaces,
Ses rayons de tendresse que nul ne saurait ployer.
Voici l'aurore douce amie, de son éternelle caresse
Lisant nos pensées et nos larmes scintillantes,
Venant nous unir dans son ultime détresse
Quand le soleil se farde de ses couleurs émouvantes.
Viens ma belle dans cette vie incomprise de nos amours andalous,
Donne-moi ta main, courons, et que du haut de la falaise,
Regardions ensemble une dernière fois cette plage de nos amours fous,
Et sauter coeurs unis, immortalisant cet amour de braise.
Juan
Emeraude et champ de blé
Comment vous parler de ma belle qui m'émeut et qui m'attend
Quand elle soupire au vent en lui disant qu'elle m'aime,
Avec des phrases coloriées que l'arc en ciel lui même
Aurait aimer inventer pour orner le firmament.
Elle est douce de vie à l'amour tendre que Cupidon lui a fait don,
Et quand le vent souffle sur ses cheveux blonds
Je ne vois qu'un champ de blé doré aux épis ronds,
Me faisant rêver, moi pauvre vagabond.
Ses yeux sont deux lacs verts comme l'espérance
Ornant son visage d'une main de maître,
De ces volcans de lave émeraude plein d'innocence
Qui soulagent mes douleurs quand elle les fait naître.
Puis émerveillé et penché sur cette toile avant que ne meure le jour,
J'embrasse ses deux émeraudes issues de ce champ de blé fascinant,
Où je danse cette valse amoureuse, y ajoutant tous les jours
Des notes de bonheur d'un éternel tintement.
Juan
Contemplations
Dans ce ciel merveilleux laqué de nos souvenirs intences
Nos pensées amoureuses voguent au grès des vents,
Laissant dans ce bleu limpide notre amour immense,
Nos joies et nos peines jusqu'à la fin des temps.
Nous marchions nos coeurs blottis, et la nuit nous a rattrapé
Toi et moi qu'on surnomait les amoureux de l'ombre,
Nous confondant aux paysages, aux ronces et aux près,
Enfin nous étions libres de nous aimer dans la pénombre.
Les étoiles dans ce ciel d'encre, témoins de nos nocturnes escapades
Dessinent entre elles mille figures légendaires, dont leur rayons lointains
Eclairent nos visages encore innocents. Merci mes étoiles de cette balade
Et que votre beauté illumine éternellement les cieux de leurs éclats sereins.
Viens près de moi ma belle sur la butte de Montmartre contempler la lune
Dont sa lumière discrète caresse nos corps, mariant nos ombres unies.
Ronde ou en croissant, toujours belle tu seras, et légère comme une plume
De ton doux regard tu embrasses les amoureux de la nuit.
Assoyons-nous tendre cousine dans l'allée des trépassés, celle des oubliés,
Ecouter ce silence de murmurs étouffés qui caressent nos ouies et nos âmes.
Oh, silence ! Sérénité absolue et grandiose royaume, sur ce parchemin lié
De ta symphonie apaisante, unie la plainte de nos deux âmes.
Juan
Aux pays des anges
Te rappelle-tu douce amie du lieu dont nous rêvions, la Romeraie notre souvenir,
Rendez-vous interdit de nos deux âmes en détresse.
Que les arbres sentaient bons quand près d'eux nous passions,
Quand d'autres pensaient que maîtresse allais- tu devenir.
Rappelle-toi aussi, à la tombée du jour nous avions encore discuté,
Nous endormant blotis l'un contre l'autre les corps séparés.
L'air matinal a emmené nos paroles d'écoliers,
Paroles innocentes d'un rêve innachevé.
Le romarin a jauni et ses branches par terre trainant
S'en va comme moi au pays des anges.
Mes grenouilles sont orphelines et leur chant prenant
Résonne dans le jardin au milieu des archanges.
Sur le chemin des rêves ma douce amie je t'attendrai impatiemment,
Un bouquet de fleurs à la main que seule toi pourra voir.
De l'aube à l'aurore, agenouillé le coeur palpitant
Mon âme se languit de ton pas chantonnant.
Juan
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