Aux pays des anges
Te rappelle-tu douce amie du lieu dont nous rêvions, la Romeraie notre souvenir,
Rendez-vous interdit de nos deux âmes en détresse.
Que les arbres sentaient bons quand près d'eux nous passions,
Quand d'autres pensaient que maîtresse allais- tu devenir.
Rappelle-toi aussi, à la tombée du jour nous avions encore discuté,
Nous endormant blotis l'un contre l'autre les corps séparés.
L'air matinal a emmené nos paroles d'écoliers,
Paroles innocentes d'un rêve innachevé.
Le romarin a jauni et ses branches par terre trainant
S'en va comme moi au pays des anges.
Mes grenouilles sont orphelines et leur chant prenant
Résonne dans le jardin au milieu des archanges.
Sur le chemin des rêves ma douce amie je t'attendrai impatiemment,
Un bouquet de fleurs à la main que seule toi pourra voir.
De l'aube à l'aurore, agenouillé le coeur palpitant
Mon âme se languit de ton pas chantonnant.
Juan