Toi ma soeur
Toi ma soeur, celle que depuis toujours je rêvais d'avoir,
Tu es comme je l'imaginais belle et douce,
Une cascade de tendresse que chaque jour je veux boire
Sans perdre une goutte m'ennivrant de son arôme si douce.
Longtemps je me suis promenée dans ces chemins de charmilles
Où l'air printanier aux odeurs tendres innondait mon âme,
M'imaginant que tu me tenait la main par delà les brindilles,
Mon coeur était fête, déjà je sentais naître notre flamme.
Le chant du ruisseau a berçé mon enfance et dans sa tendre complainte
Tu naissais de l'onde, ivre de vie de couleurs et d'amis,
Ne te doutant un instant que depuis fort longtemps dans ta coquille sainte
Je t'attendais impatiente le coeur ouvert près des ramies.
Puis tu es arrivée, cadeau de la vie d'un chemin parallèle
Où nos âmes puissantes s'unissaient pour l'éternité,
Dessinant dans le ciel notre amour fratenel,
Un ruban de lumière et d'amour allant de Mira à Rigel.
Et les étoiles ont dansé de te voir grandir
Contemplant tes yeux verts et tes cheveux chatains,
Ton sourire d'ange et ta voix de saphir
Dans une symphonie d'amour aux doux refrains.
Viens ma soeur mon tendre amour, et prend ma main
Pour ce voyage au fin des âges, laissant dans la vie
La trace de notre parfaite union telle la levure et le pain,
A fin que tu ne te perdes dans des chemins de mèpris.
Juan
Tes yeux verts
Trois violettes cueillies à l'aube, serrées fort dans le poing tenu sur le coeur,
Emerveillé je contemple tes yeux de leur beauté andalouse.
Joyaux de ton visage serein, ce vert océan m'inspire de voyages interrogateurs
De pays merveilleux où tu seras reine de mes phrases amoureuses.
Vert comme les près, ton regard m'enivre de sa douceur matinale
Et accoudé sur mon destin, je me noie dans son éclat scintillant de lumière.
Tes yeux ont la couleur de l'amour et l'éclat de Hamal,
Et moi pauvre rêveur je bénie cette union amicale.
Regarde-moi mon amour de tes deux émeraudes sacrées,
Colorie ma vie de son vert abyssal jusqu'à la fin des temps
Pour que nul dans ce monde de peintures et de craies
Ne puissent effacer cette couleur qui m'éprend.
Ah ! Ma douce amie, tes yeux sont des diamants verts, bijoux du bonheur
Dont je voudrai orner tout le ciel afin que l'humanité entière
Profite du soir au matin de ce trèsor dont je suis amoureux,
Et que malheureusement j'en jouie que dans mes pensées journalières.
Juan
Souvenirs fleuris
Des images pastorales traversent mon esprit fugitif
Où des torrents voyageurs descendent de la colline fleurie
De leurs pas bruyants, emportant dans leurs courants vifs
Ces doux moments de tristesse et de mélancolie.
Le roseau qui oscille de sa danse rythmée, voyant sur l'onde écumée
Mon âme déchirée, élégamment se redresse de sa tige étoffée
Laissant voguer mes pensées lointaines emportées par le vent des regrets,
Que nulle souche aux racines noyées ne pourraient arrêter.
Le pont de pierre a vieilli sous les pas de notre enfance,
Quand le vent de son doux murmure caressait nos cheveux mélés.
Nos jeux étaient rois et l'insouciance reine,
Quand maman chantait le bonheur de sa voix perlée.
Et voici qu'à l'aube du grand voyage quand fleurissent les lilas,
Du vieux pont de pierre je souris au courant,
Serrant la rampe de mes doigts ridés, et pensant que dans l'au-delà
Maman sera là souriante, assise près du torrent;
Juan
Rêveries
Quand la brume caresse l'horizon du côté de l'océan
Et que le blè se couche de sa lourdeur dorée,
Le lac scintille de vagues formées par le vent
Qui viennent mourir à mes pieds tout le long de la journée.
Les peupliers tels des soldats montent la garde,
Je regarde leurs cîmes ventées comme des gratte-ciel
Perçant les nuages avant que le jour ne parte,
Laissant sur les eaux leur couleur de miel.
Les papillons dansent autour de moi de leur vol imprécis
Formant des figures de traits transparents,
Ailes aux vents et antennes sorties
S'envolant de leur danses cahotiques, au temps insouciant.
Le lac s'endort au chant lumineux des étoiles millénaires,
Et couché sur l'herbe tendre je regarde leur danse majestueuse,
Pensant à toi le coeur en bandoulière
Et m'enmenant dans des rivages aux couleurs amoureuses.
Juan
Renaissance d'un amour
Ah que le vent me semblait doux quand tes joues j'embrassais
Roses de bonheur et me noyant dans tes yeux,
J'attendais ces mots doux que tes lèvres dessinaient
Les gardant dans mon cœur en faisant des vœux.
Les arbres au feuillage de velours de leur douce discrétion
Se penchaient doucement pour nous entendre converser,
Dans ce lieu sacré dont naquit notre belle union
Ecoutant les silences de nos cœurs enlacés.
Comme il est loin ce pont aux vœux secrets
Où cœur contre cœur et mains réunies avions fait,
Dans cette onde où nos ombres dansaient
Que ce jour était beau à la Romeraie.
Âmes normales, que notre forte amitié vous choquait
De nous voir converser en des heures perdues,
Où les mots nous emmenaient sur des rives et des quais
Caressant nos rêves de leurs douces vertus.
L'automne est arrivé de son pas maussade me donner le coup de grâce,
De sa fatale vérité que longtemps j'avais repoussée,
Affaiblissant ma pauvre âme qui déjà se prélasse
En ce jour de pluie de ses belles pensées.
A deux pas de la tombe le visage ridé et debout sur le parapet,
Je regarde les flots de leur éclat d'argent, et d'un voyage lointain
Sortant de l'onde, tu es apparue ma princesse de la Romeraie,
Me tendant la clé en me prenant la main.
Juan
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