Le ruisseau
Ruisseau de mes amours ton chant matinal égaye la forêt et mon coeur,
Et dans ta symphonie ondulante l'oiseau au plumage verdâtre salue ton réveil.
Que de détours tu empruntes pour suivre inlassablement ton lit bordé de fleurs,
Moi pauvre diable de la berge je te contemple, tu es ma merveille.
Rappelle-toi, tu m'as vu grandir insouciant et heureux, et de mon plus jeune âge,
Faisant ricocher des cailloux sur ton manteau transparent, mes journées je passais.
Que diable ! Voilà bien un garnement qui transperce ma peau, je lui donnerai gage
Et pour son pardon m'ôter ces quelques souches qui font de mon cours un lacet.
Me voilà homme mon ruisseau, me voilà sage, et sur ton onde sans cesse renouvelée,
Par dessus le pont de pierre, je chuchote, murmurant toujours le même voeu,
Regardant les tourbillons dansant et espérant voir son visage au sourire immaculé.
Ma patience sera la tienne, et de ton égard comme récompense quelques aveux.
juan