Les gladiateurs
Immense monument aux gradins polis de travertin,
Ta silhouette monte dans le ciel comme un défit millénaire
Aux arcades ornées, que la foule déchaînée passait le matin
Aux jurons insensés dans ce lieu sanguinaire.
Parés de fer et de cuir, sous un soleil ardent
Des hommes aux muscles saillants et aux pas poussiéreux,
De leurs mains veinées serrant leurs glaives tranchants
Saluaient d'un cri viscéral ces moments glorieux.
Bruits métalliques aux reflets d'argent, quand se croisaient les glaives des rocs
Sur ces sables romains, où la foule jurait de mots insultants
Quand les chairs meurtries se détachaient dans des cris rauques,
Emmenant ces hommes aux portes du néant.
Soleil brulant où les âmes s'envolaient sous ces lauriers romains,
Décidant impétueusement dans leur siège ombragé du sort tracé,
Quand leur pouce se baissait pour que le sang coula de leurs mains
Dans ce sable romain, où au soleil couchant leurs cris de velours s'effaçaient.
Juan