Prière matinale
Le jour s'est levé et sur mon passage l'herbe humide se tapie puis se redresse,
Apprêtant l'oreille pour ma prière matinale dont mes arbres sont friands.
Les grenouilles dans leur mare, jeunes demoiselles verdoyantes de la Bresse,
Se hâtent et s'alignent comme des soldats pour mon discours chantonnant.
Ah ! mon grillon, te voilà réveillé toi aussi de tes ailes engourdies,
Approche de ton pas hésitant écouter ma journalière complainte,
Te joindre à mon désespoir qui me dévore l'âme et l'esprit
Et m'apaiser de ce mal qui coule sur mes veines saintes.
Et toi mon cyprès à l'allure élégante, que j'ai planté un jour d'automne,
Ou vous mes lilas qui fleurissaient ma vie, venez vous joindre à moi
Que votre force se joigne à ma prière, à genoux près de l'aulne,
Et que le vent emmène ces mots mettant fin à mon désarroi.
Juan