La plume
Je tiens ma plume dessinant quelques hiéroglyphes qui, avec un peu d'imagination
Se transformeront en vers lui laissant son esprit fugitif pour m'évader.
Je suis effondré de cette lassitude qui noie mon esprit comme des alluvions,
De ces vers éphémères qui recherchent l'immortalité.
Belles pages blanches caressées comme une maîtresse,
Tes émotions se dessinent de son sang indélébile,
Dont les sentiments sont tendresse et richesse,
Nous traversant le coeur d'une flèche d'or et de fil.
Triste vie pour moi pauvre poète qui façonne les mots pour faire rêver,
Et qui faute de temps, me condamne à ranger mon outil.
Agonie cruelle et plaintes silencieuses, d'un geste lent j'ai fermé le plumier.
"Demain il fera meilleur" m'a- t-elle soupiré papillonant de ses cils.
Prêter l'oreille il a fallu pour l'entendre converser de sa voix biblique.
Demain le jour sera encore plus beau et je la retrouverai se reveillant de bonheur,
S'étirant sous sa couverture feutrée, l'esprit innondé de phrases magiques.
"Dors ma belle", lui-ai-je soupiré en fermant le couvercle une main contre mon coeur.
Juan