La forêt
Sur la colline des coeurs en peine le soleil s'endort de ses rayons dorés,
Et sa main tiède caresse les souvenirs pêle-mêle.
Les peupliers ventés de la cime au pied s'étirent, et le noyer
Délicatement enfin soupire de son élégance spirituelle.
L'air doux fredonne sa romance, et Vénus commence à naître
Scintillante de pureté que les amoureux contemplent de leurs regards innocents.
Le bois s'étire de sa chaude journée, impatiente et voyant apparaître
La rosée de sa robe perlée embrassant ses enfants aux branches par cent.
La lune s'est levée, belle de sa robe abricot, de son éclat discret
Glissant son regard millénaire entre feuilles et racines entrelacées.
Milles âmes de l'ombre naissent avides de vie dans ce monde distrait
Où la mort les attend silencieuse, rapide pour les effacer.
Au fond du bois le ruisseau chuchote à mes pieds, des plaintes et voeux
Que des âmes en détresse ont versé dans son sang transparent.
Moi aussi pauvre diable, dans ce calme apaisant et langoureux,
De mon regard amoureux je caresse le ruisseau de son chant enivrant.
Juan